jeudi 12 septembre 2013

Végétal ou pas ?

Quand on a commencé à étudier le projet, on avait dans l'idée d'installer une toiture végétalisée.

Pour ça, il faut une toiture plate, et ça tombe bien puisqu'on a deux parties plates et une en pente (avec des tuiles toutes simples).

Les avantages sont importants : la chaleur ne passe pas l'épaisseur de végétaux et de terre, l'eau est retenue avant écoulement, et c'est assez beau si les plantes souhaitées s'accrochent bien. Pour tout ce qui est autour, c'est pas mal non plus, puisque les insectes en profitent, les effets d'îlots de chaleur en ville sont atténués et les évacuations d'eau sont ralenties.

Les inconvénients existaient cependant : le poids de la toiture végétalisée oblige à renforcer la structure qui supporte tout, et le coût n'est pas négligeable.

Au final, c'est l'étude thermique qui a été fatale à la toiture végétalisée : le toit était conçu de telle manière que l'apport d'isolation supplémentaire de la toiture végétale est devenu inutile. Le principal avantage était perdu.

Allez, hop ! Voyons voir comment ça se présente en vrai...

Tous les caissons sont remplis d'isolant, que ce soit à l'intérieur (mur mitoyen et plafonds)
ou à l'extérieur pour tous les murs.

Ensuite, à l'intérieur, on recouvre toutes les parois d'un frein-vapeur.
Son rôle : l'humidité de dedans doit partir à l'extérieur, et celle de dehors ne doit pas rentrer.
Il doit donc être strictement étanche : d'où ces superbes adhésifs bleus.
Chaque trou dans ce film est calfeutré systématiquement.


En-dessous, viendront les rails qui tiendront le plafond visible.
Et entre les deux, on peut commencer à voir la "tripe" : tous les tuyaux
qui feront vivre la maison, comme l'électricité, l'eau, la ventilation.
Chaque trou dans le frein-vapeur est minutieusement rebouché.
Au-dessus, sur la toiture plate.
Deux couches d'isolant faites de plaques rigides (pour supporter le poids de quelqu'un)
sont recouvertes d'une paroi étanche (en noir).
Les bords sont aussi étanchéifiés à chaud (goudron)
Une fois fini, ou presque, on obtient ceci.
Les deux bornes avec des crochets serviront pour l'entretien,
pour que des techniciens puissent s'y accrocher en toute sécurité.
Les 6 plots parallèles serviront à soutenir les panneaux solaires
qui alimenteront le chauffe-eau solaire.
Les trois tubes en forme de canne sont les endroits par où passeront les fluides
et les différents fils reliant les mécanismes.
Normalement, deux suffisent, mais on en a mis un troisième
pour le jour où on installera des panneaux photovoltaïques,
ce qui nous évitera de percer un trou.


La toiture n'est pas vraiment plate.
Les deux pentes se rejoignent au centre pour l'écoulement des eaux.
L'évacuation se fait par les trous visibles au centre de la photo.

Voilà, vous savez tout sur le toit, dans sa version plate. Est-ce pour autant terminé ?

Hé bien non : il reste encore une couche à passer : un film d'enrobé pour protéger des intempéries (couleur claire) et permettre le passage (couleur moins claire). La couleur a son importance dans la mesure où les couleurs claires réfléchissent mieux la lumière et chauffent donc moins la surface.

Les bords surélevés de la terrasse devront aussi être recouvert de zinc pour protéger le mur. Tout ça est fermement réglementé et parfaitement maîtrisé par les artisans.